La revue “Drogues, Santé, prévention”

Entre facteur de risque, facteur de prévention et mode de soutien, la question du groupe s’est toujours montrée ambivalente dans une perspective de prévention. Car le groupe peut être un lieu de pression poussant l’individu à adopter des comportements contre son gré, tout autant – et parfois en même temps – qu’il est susceptible de développer un sentiment positif d’appartenance et d’identité déterminant dans le sentiment de bien-être. C’est donc par la figure de Janus que s’appréhende le mieux la conception du groupe. Rappelons que ce dieu romain à une tête faite de deux visages opposés, gardien des passages et des croisements, est en outre la divinité du changement, de la transition.

Tous ces effets « Janus » de l’appartenance au groupe, tant positifs que délétères, sont dûment étudiés, documentés et établis. Il est donc tentant de prendre le « groupe » comme pilier de déploiement d’une politique de prévention des assuétudes.

Le hic, c’est que ces effets s’avèrent infiniment complexes dès qu’on les étudie de près et parfois contradictoires, en fonction de critère comme le genre, la position dans le groupe et, dans le cas de la consommation de substances, de la nature de la substance consommée. Pour ne prendre qu’un seul exemple, une étude a montré qu’une bonne qualité de relation au groupe est corrélée positivement pour les consommations occasionnelles d’alcool, mais négativement pour les consommations fréquentes de tabac.

A propos de la revue

Un outil de travail destiné aux professionnel.le.s

La revue Drogues, Santé, Prévention s’inscrit dans une vision de promotion
de la santé.

C’est la seule revue trimestrielle de Belgique francophone sur les usages de drogues. Publiée par l’asbl Prospective Jeunesse, elle constitue un outil de travail destiné aux professionnel.le.s du social, de la santé, de l’éducation, etc. en quête de compréhension de ce phénomène.
La revue permet au lectorat :

L'abonnement à la revue est gratuit

N°101

La renaissance psychédélique

 

Il y a quelque chose de tragiquement ironique dans l’histoire de la recherche sur les psychédéliques envisagée sous l’angle de la prévention et du traitement des addictions. En effet, aucun des spécialistes rencontrés dans le cadre de ce dossier ne rapporte avoir eu affaire dans sa clinique à des personnes ayant développé une dépendance aux psychédéliques. En revanche, c’est notamment dans le traitement des troubles liés à l’usage de l’alcool que les thérapies assistées par les psychédéliques se montrent les plus prometteuses – et que l’interruption des recherches s’est montrée la plus préjudiciable. On se souviendra d’ailleurs que le fondateur des Alcooliques anonymes, le pasteur Bill Wilson, était un des plus grands apologistes du LSD.

N°100

La consommation qui vient

Nous aurions pu – nous aurions dû ? – intituler ce dossier « Un Plan alcool détricoté avec malice se déguste avec dégoût ». C’est en effet ce sentiment de dégoût qui prédomine à la lecture des mesurettes dont accouche un long processus d’élaboration, de consultation… et surtout de détricotage.

Les deux précédentes tentatives d’élaborer un « Plan alcool » avaient échoué : au moins les mandataires politiques avaient-ils conscience qu’une telle appellation requérait quelques avancées substantielles, sans lesquelles tout discours sonnerait creux. Les différents gouvernements impliqués dans la troisième tentative n’ont pas fait preuve de la même pudeur et présentent donc cette fois-ci un « Plan alcool », dont la pauvreté du contenu ferait rire si les enjeux de santé publique n’étaient aussi majeurs.

 

N°99

Alcool : tire ton plan !

Nous aurions pu – nous aurions dû ? – intituler ce dossier « Un Plan alcool détricoté avec malice se déguste avec dégoût ». C’est en effet ce sentiment de dégoût qui prédomine à la lecture des mesurettes dont accouche un long processus d’élaboration, de consultation… et surtout de détricotage.

Les deux précédentes tentatives d’élaborer un « Plan alcool » avaient échoué : au moins les mandataires politiques avaient-ils conscience qu’une telle appellation requérait quelques avancées substantielles, sans lesquelles tout discours sonnerait creux. Les différents gouvernements impliqués dans la troisième tentative n’ont pas fait preuve de la même pudeur et présentent donc cette fois-ci un « Plan alcool », dont la pauvreté du contenu ferait rire si les enjeux de santé publique n’étaient aussi majeurs.